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Agroalimentaire Vendre de la salade, une tâche difficile en raison de la canicule

Triées, lavées, essorées, les salades prêtes à l'emploi remportent un vif succès avec une hausse annuelle de 10%, mais cet été canicule et sécheresse ont tari de près de 25% de l'approvisionnement des 3 industriels du secteur, Florette, Bonduelle et Crudette.

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"La météo a été exécrable cet été pour les salades, en particulier pour les chicorées, scaroles et laitues qui représentent 80% de la consommation de salades emballées sous vide. Depuis la fin juin nous avons du mal à nous approvisionner auprès des maraîchers du nord et du sud de la France. De plus en raison d'une qualité médiocre, les déchets sont énormes et la productivité en pâtit", explique Lionel Cappio, directeur général de la division produits frais chez Bonduelle.
Spécialiste mondial du légume, Bonduelle traite chaque année 30.000 tonnes de salades qui représentent 15.000 tonnes de produits finis sous vide. "Mais il nous est difficile de faire payer au consommateur le surcoût en raison des prix à la production qui se sont envolés, ayant triplé notamment dans le sud de la France cet été", poursuit M. Cappio.
Les prix des salades prêtes à l'emploi dites de "quatrième gamme" -- en comparaison avec la première gamme pour les végétaux bruts, la deuxième pour les conserves et la troisième pour les surgelés-- sont en général trois fois supérieurs à ceux des légumes vendus à l'étal des marchés.
"Actuellement nous connaissons des difficultés d'approvisionnement avec la chioggia, cette salade rouge originaire de la Vénétie. Nous espérons que la situation va se normaliser au début de l'hiver grâce aux salades cultivées dans le sud-est de la France, en Italie et en Espagne", indique le responsable de Bonduelle qui détient en France 27% du marché quatrième gamme à égalité avec Crudette.
Venu tradivement à la quatrième gamme avec le rachat en 1997 de "Salade Minute", Bonduelle détient à présent 50% du marché italien de la salade après l'acquisition d'Ortobell. Le groupe vient d'acquérir Vita le "leader du marché allemand du légume frais de 4e gamme, visant ainsi la place de numéro un européen avec 300 millions d'euros de chiffre d'affaires.
Il y a une vingtaine d'années, un maraîcher normand soucieux d'alléger les tâches de la ménagère, propose des légumes épluchés et lavés pour le pot-au-feu. La recette est bonne. Elle séduit la coopérative agricole Soleco (Société légumière du Cotentin), plus connue sous la marque Florette qui, aujourd'hui numéro un en France, a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 244 millions d'euros (+12%), avec une production de 25.000 tonnes de produits finis.
"Florette a également connu des difficultés d'approvisionnement ces dernières semaines. Nous n'avons pas pu satisfaire 20% de nos commandes pendant plus de trois mois. Nos ventes ont donc baissé de 20% au cours de cette période", déclare Francis Bouju, directeur de Soleco France.
Florette, qui emploie plus de 2.000 personnes dans ses quatre usines (à Lessay en Normandie, à l'Isle-sur-Sorgue près d'Avignon, à Birmingham en Grande- Bretagne et à Pampelonne en Espagne), écoule quotidiennement plus de 800.000 sachets de salades et d'herbes aromatiques en France et dans une dizaine de pays européens.
Pour les professionnels, le potentiel de croissance du marché quatrième gamme est important, un Français sur deux n'achetant pas de salade prête à l'emploi. Le consommateur français mais aussi italien, espagnol et anglais consomme en moyenne 800 grammes de salades par an toutes catégories confondues, le client hollandais en avale 1,5 kilo et l'allemand 200 grammes seulement.


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